Prairie Urbaine – transformation de l’Esplanade en surface verte
Le Musée canadien de l’histoire comprend deux pavillons dont la conception architecturale étonne par son évocation des traits marquants de la configuration du pays. Inauguré en 1989 et réalisé par l’architecte canadien Douglas Cardinal, le Musée fait référence aux glaciers, les courbes majestueuses du pavillon administratif symbolisent le bouclier canadien, tandis que l’Esplanade simule l’impression des vastes plaines. L’emplacement et la dimension de celle-ci furent pensés en fonction de pouvoir embrasser du même regard les deux bâtiments emblématiques et les édifices du Parlement situés de l’autre côté de la rivière Outaouais. Toutefois, le manque d’intérêts de l’Esplanade la rendait déserte en toute saison. Pour remédier à cette situation, notre intervention consiste à prolonger la métaphore conceptuelle originale en matérialisant ce qui était resté latent dans celle-ci : la réinterprétation poétique des Prairies.
La topographie des Prairies se traduit par l’implantation de monticules sur l’Esplanade maintenant traversée par des sentiers sinueux qui renvoient à la fois aux courbes du Musée et au relief souple et subtil des Prairies. Le sol en pavé de granit épouse la sinuosité des buttes. L’aménagement d’une prairie urbaine dans cet environnement crée un microclimat, augmente la biodiversité, réduit les effets d’îlots de chaleur, améliore la qualité de l’air, bref, rend l’espace plus attrayant et confortable pour le public, sans pour autant nuire à la vue imprenable qui caractérise le lieu.
Dans le but d’enrichir l’expérience des visiteurs, notre conception de Prairie Urbaine s’élabore à partir d’un dialogue fécond avec la singularité architecturale du Musée, afin d’évoquer, dans la ville, ces vastes étendues du territoire canadien.