Proposition conceptuelle pour un parc urbain situé sur les terrains industrialisés de l’ancien port de Toronto
Afin de réinterpréter l’histoire industrielle de ce site où l’on fabriquait jadis des munitions, nous avons élaboré une stratégie conceptuelle qui s’approprie l’art du camouflage. Ce concept nous permet également d’entremêler des fonctions écologiques au paysage organique et de modeler une topographie qui répond à la nécessité de contenir et d’assainir les sols contaminés, héritage d’un lourd passé industriel.
Le sol de Camouflage Park est tapissé selon un motif à la fois organique et géométrique dans le but de reconnaître et de célébrer la nature construite du parc. La diversité des paysages composant le parc permet de recevoir une variété d’activités : de grands terrains sportifs, des forêts pour se balader et des bosquets pour des rassemblements plus intimes. Agencé selon les motifs d’un tableau de l’artiste britannique Bridget Riley, un entrelacement géométrique de sentiers crée un réseau de connexions qui poursuit ce jeu de motifs.
Camouflage Park est une interprétation esthétique et moderne de la tradition pittoresque anglaise. Du 18e siècle, il retient les stratégies scénographiques d’Humphry Repton avec ses sentiers sinueux entre des terrasses intimes et de grandes percées sur l’horizon. De l’ère moderne, il s’inspire de l’esthétique des topographies des terrains de golf. De cette alchimie résulte une conception audacieuse qui utilise, en les transformant, les techniques éprouvées du pittoresque dans un paysage contemporain renouvelé – le pittoresque moderne.